Blonde Death (extrait)
James Dillinger (James Robert Baker)
1984
Tammy jolie tête blonde, rêve de romance et de sensualité mais sa méchante belle-mère est immonde avec elle. Il ne fait jamais bon d’être trop sévère… Lorsque Tammy rencontre Link, un fugitif en planque dans le pavillon familiale, l’amour et la folie meurtrière s’épanouissent avec joie et légèreté.
Tammy, a pretty blonde, dreams of romance and sensuality, but her wicked stepmother is mean to her. It’s never a good idea to be too strict… When Tammy meets Link, a fugitive hiding out in the family bungalow, love and murderous madness blossom with joy and lightness.
Fiction, 1h40
James Robert Baker (1947-1997), réalise ses premiers films à UCLA (Université de Californie à Los Angeles). Il se fait remarquer au Gay Film Festival (aujourd’hui Frameline Film Festival) en 1978 grâce à Mouse Klub Konfidential, un court-métrage racontant l’histoire d’un enfant star du Mickey Mouse Club devenu une icône du bondage, sur fond de magouille financière entre un groupe de nazis et Walt Disney. Encore étudiant, il gagne le Samuel Goldwyn Writing Award. À sa sortie de l’école, il devient scénariste et se joint au début des années quatre-vingt à un groupe composé de vidéastes, d’acteurs et d’artistes pour créer EZTV, un centre de production et de diffusion de vidéo indépendant situé à West Hollywood. C’est dans ce cadre qu’il réalise son dernier film, véritable succès VHS, Blonde Death (1984). L’année suivante, il publie son premier roman, Adrenaline, qui le fait connaître du lectorat gay et lesbien. L’écriture de romans le pousse à abandonner son travail à Hollywood qu’il quitte non sans amertume. Fuel Injected Dreams (1986) et Boy Wonder (1988) élargiront son lectorat. Tim and Pete (1993) ancre à nouveau son œuvre dans la littérature gay. L’incompréhension du grand public face à sa critique de la gestion de la crise du sida par l’administration de Ronald Reagan et son humour noir grinçant lui ferment de nombreuses portes. En 1996 il publie sur son site internet Right Wing qui sera son dernier roman. James Robert Baker se suicide en 1997. À partir des manuscrits qu’il a laissés, son dernier compagnon fait publier deux romans posthumes :Testosterone (2000) et Anarchy (2002).
Constamment ancrées dans le paysage californien, les aventures trépidantes imaginées par James Robert Baker poussent les héros à traverser Los Angeles en Porsche à la vitesse de l’éclair et les contraints à se cacher dans les canyons surplombants les limites de la ville. Marginaux, paumés ou raides emballés dans le show-business, les personnages sont bringuebalés par l’auteur dans des scénarios rocambolesques et grotesques, inspirés par une critique au vitriol de la morale middle-class. L’amertume de l’auteur et son humour acide se retournent pourtant souvent en un quart de seconde pour donner à voir une sensibilité et un sens du drame dans sa manifestation la plus hollywoodienne. Si l’homophobie et la bigoterie de l’Amérique des années Reagan le révulse, sans résistance, il se laisse émouvoir par les objets du panthéon de la consommation de masse : une bouteille de cream soda, une comédie de Doris Day, un jus d’orange en poudre. Tour à tour pièces maîtresse de l’intrigue, repères rassurants ou réceptacles du drame, la tendresse avec laquelle il épouse la culture populaire provoque des twists à la sentimentalité déchirante.