Dorothy and Alan at Norma Place
John Dorr
1982
Dorothy and Alan at Norma Place est un biopic dédié à l’autrice et dramaturge Dorothy Parker. De longs flash-backs retracent sa relation souvent houleuse avec l’écrivain et scénariste Alan Campbell, depuis leur première rencontre à New York à la fin des années vingt (lorsque Madame Parker était la plus vantée des esprits littéraires réunis autour de la table de L’Algonquin) ; jusqu’aux années trente alors qu’ils collaboraient à l’écriture de scénarios pour Hollywood ; puis pendant la seconde guerre mondiale, le divorce et remariage qui s’en est suivi.
Dorothy and Alan at Norma Place is a biopic dedicated to Dorothy Parker. Long flashbacks trace her often stormy relationship with writer and screenwriter Alan Campbell, from their first meeting in New York in the late 1920s (when Mrs. Parker was the most vaunted of the literary minds gathered around the table at L’Algonquin); through the 1930s, when they collaborated on screenplays for Hollywood; then through World War II, their divorce and remarriage.
Fiction, 1h55
John Dorr (1944-1993), né dans le Massachusetts, étudie d’abord les arts à l’Université de Yale (1962-1966), où il fonde un ciné-club, dirige une revue critique et tourne ses premiers courts métrages en pellicule, avant d’obtenir son diplôme avec un mémoire sur les derniers films de D.W. Griffith. Poursuivant ses études à l’Université de Californie à Los Angeles (1966-1969), il continue ses recherches et développe surtout son activité critique dans plusieurs publications commerciales : Take One, On Film, et dans les années 1970, Millimeter ou The Hollywood Reporter, où il se montre impitoyable avec le Nouvel Hollywood, rêvant toujours d’un autre cinéma américain.
Parallèlement, les années 1970 sont aussi passées à écrire une dizaine de longs scénarios atypiques (de 1971 à 1978 : un drame gay, une romance de vampires, un western en double écran, un biopic de Griffith durant plusieurs heures…) mais aucun n’aboutit dans le système hollywoodien. Dans les poèmes qu’il écrit pour lui-même, son jugement de la décennie est sans appel : « The 70s Suck ». Après une courte réinstallation au Massachussetts (1977-1978), Dorr revient à Los Angeles. C’est alors que, profitant de la caméra vidéo noir et blanc d’un ami, il décide de tourner enfin, sans attendre, sans argent, et dans son propre appartement, ce qui sera son premier long métrage.
Sudzall Does It All! (1979), rapidement suivi de The Case of the Missing Consciousness (1980) sont diffusés lors d’une séance publique en mars 1980. Pendant les deux années suivantes, Dorr aide ses amis à tourner leurs propres projets vidéo, et poursuit lui-même sa biographie de Dorothy Parker, Dorothy and Alan at Norma Place (1982). L’ensemble des vidéos est montré sous le sigle « EZTV » en 1982, puis un lieu permanent, la « EZTV Video Gallery », est ouverte en 1983, avec le quatrième et dernier long métrage de Dorr, Approaching Omega (1983) et l’ambition d’inventer un nouveau mode de production pour les cinéastes les plus marginaux en ce début des années 1980.
Dorr passe la suite de la décennie à boucher les trous d’EZTV, servant de caméraman, de monteur, de producteur ou d’acteur occasionnel dans d’autres projets. En tant qu’auteur, il ne réalise que quelques courts métrages et cosigne des documentaires sur la littérature. Son dernier projet de fiction, un cinquième long métrage titré The Three Cassandras, est abandonné après quelques jours de tournage. Il découvre sa séropositivité en 1991, et meurt, des suites du sida, à Los Angeles le 1er janvier 1993.