Justiceville
Sondra Lowell
John Dorr
1985
Sondra Lowell et John Dorr interviewent des membres de Justiceville, une communauté auto-gérée de personnes sans domicile fixe installées collectivement sur un terrain abandonné du comté de Los Angeles. Ted Hayes, fondateur de la communauté et activiste, évoque leur parcours pour tenter de légaliser et pérenniser le projet.
Ted Hayes raconte plus en détails l’histoire de Justiceville ici
Sondra Lowell and John Dorr interview members of Justiceville, a self-managed community of homeless people who live collectively on a vacant lot in Los Angeles county. Ted Hayes, the community’s founder and activist, talks about their attempts to legalise and perpetuate the project.
Documentaire, 11 min
Sondra Lowell est une actrice et performeuse, membre active de la structure EZTV lors des premières années. Pendant ses années passées à EZTV, elle est l’autrice de films loufoques dont How to Avoid Relationship dans lequel elle donne des conseils pour gérer au plus mal sa vie amoureuse. Elle est aussi la créatrice du personnage Da Troll, un lutin malicieux qu’elle incarne dans plusieurs de ses performances et notamment dans son film Christmas Troll dans lequel la créature s’introduit dans un centre commercial. Elle est aussi à l’origine de la chronique The Tap Dancing Newscaster, dans l’émission Ken & Bob, sur KABC. Elle y chantait les actualités sur l’air de Tea for Two, tout en faisant des claquettes.
On trouve un très beau photographe de l’actrice à vendre sur ebay.
John Dorr (1944-1993), né dans le Massachusetts, étudie d’abord les arts à l’Université de Yale (1962-1966), où il fonde un ciné-club, dirige une revue critique et tourne ses premiers courts métrages en pellicule, avant d’obtenir son diplôme avec un mémoire sur les derniers films de D.W. Griffith. Poursuivant ses études à l’Université de Californie à Los Angeles (1966-1969), il continue ses recherches et développe surtout son activité critique dans plusieurs publications commerciales : Take One, On Film, et dans les années 1970, Millimeter ou The Hollywood Reporter, où il se montre impitoyable avec le Nouvel Hollywood, rêvant toujours d’un autre cinéma américain.
Parallèlement, les années 1970 sont aussi passées à écrire une dizaine de longs scénarios atypiques (de 1971 à 1978 : un drame gay, une romance de vampires, un western en double écran, un biopic de Griffith durant plusieurs heures…) mais aucun n’aboutit dans le système hollywoodien. Dans les poèmes qu’il écrit pour lui-même, son jugement de la décennie est sans appel : « The 70s Suck ». Après une courte réinstallation au Massachussetts (1977-1978), Dorr revient à Los Angeles. C’est alors que, profitant de la caméra vidéo noir et blanc d’un ami, il décide de tourner enfin, sans attendre, sans argent, et dans son propre appartement, ce qui sera son premier long métrage.
Sudzall Does It All! (1979), rapidement suivi de The Case of the Missing Consciousness (1980) sont diffusés lors d’une séance publique en mars 1980. Pendant les deux années suivantes, Dorr aide ses amis à tourner leurs propres projets vidéo, et poursuit lui-même sa biographie de Dorothy Parker, Dorothy and Alan at Norma Place (1982). L’ensemble des vidéos est montré sous le sigle « EZTV » en 1982, puis un lieu permanent, la « EZTV Video Gallery », est ouverte en 1983, avec le quatrième et dernier long métrage de Dorr, Approaching Omega (1983) et l’ambition d’inventer un nouveau mode de production pour les cinéastes les plus marginaux en ce début des années 1980.
Dorr passe la suite de la décennie à boucher les trous d’EZTV, servant de caméraman, de monteur, de producteur ou d’acteur occasionnel dans d’autres projets. En tant qu’auteur, il ne réalise que quelques courts métrages et cosigne des documentaires sur la littérature. Son dernier projet de fiction, un cinquième long métrage titré The Three Cassandras, est abandonné après quelques jours de tournage. Il découvre sa séropositivité en 1991, et meurt, des suites du sida, à Los Angeles le 1er janvier 1993.